Les différents moyens d'accès au Wi-Fi gratuit

Surfer gratuitement sur Internet, c'est désormais possible à Paris. Trois cent trente bornes Wi-Fi sont en effet accessibles dans des jardins publics, des bibliothèques ou des gymnases. La Ville de Paris a confié l'installation de ce réseau à SFR à l'issue d'un appel d'offres lancé fin 2006.

D'autres villes se lancent dans la construction de réseaux Wi-Fi gratuits."Notre premier objectif est de rendre service aux Parisiens qui fréquentent ces équipements. En donnant l'habitude d'un Wi-Fi nomade, nous facilitons les initiatives privées des opérateurs", explique Jean-Yves Mérindol, conseiller en charge des technologies de l'information à la Mairie de Paris.


A Nantes et à Metz, qui ont également confié à SFR la construction d'un réseau, c'est l'opérateur qui l'exploite et en est propriétaire. "Les investissements pour installer un réseau au maillage vraiment fin, proposant des débits corrects, sont très importants. C'est pour cela que beaucoup de projets n'aboutissent pas", explique Vincent Poulbère, consultant au cabinet Ovum.

Dans la plupart des cas, il faut payer pour surfer via le Wi-Fi. Et les offres des opérateurs sont surtout destinées aux professionnels. Depuis le début des années 2000, quelque 32 000 "hot spots" (des lieux publics où les utilisateurs de terminaux mobiles peuvent se connecter à Internet) ont été mis en place dans l'Hexagone, essentiellement par Orange (France Télécom) et, dans une moindre mesure, par SFR. Les réseaux sont compatibles, pour que les clients puissent utiliser l'ensemble des hot spots.

Les appareils se trouvent dans les aéroports, les gares et les hôtels. Mais l'accès est coûteux. Exemple : 3 euros pour 20 minutes de connexion chez SFR. Des formules d'abonnement permettent d'abaisser la note pour les cadres de grands groupes ou les patrons de PME qui souhaitent accéder régulièrement à Internet ou à l'intranet de leur entreprise.

L'offre gratuite de Wi-Fi pourrait néanmoins se développer. "Les utilisateurs contestent de plus en plus le fait de payer leur accès Wi-Fi à l'extérieur", observe Joe Brunoli, vice-président de Free-hotspot. Cette société, basée à Dublin (Irlande), a installé 300 bornes en France et devrait en ajouter 200 d'ici au début 2008. Elles sont principalement localisées dans les cafés, bars et restaurants qui paient l'installation. Les internautes peuvent s'y connecter gratuitement à condition de recevoir toutes les heures une publicité de 30 secondes.

Le principe est le même chez Adael qui prévoit d'ouvrir 2 000 bornes d'ici à la fin 2008 à condition de trouver le financement. Les 400 hot spots déjà ouverts sont accessibles pendant 20 minutes après une publicité de 20 secondes. A condition de visionner une annonce et de remplir un mini-questionnaire prouvant qu'on l'a bien regardée, la durée de l'accès passe à 60 minutes. Les sessions peuvent être renouvelées sans limite.

Bien que confidentiels, ces deux réseaux ont déjà séduit 15 000 utilisateurs pour Free-hotspot et 20 000 pour Adael. "C'est plus que pour le réseau Wi-Fi gratuit installé à San Francisco", se félicite Mickael Sebban, directeur d'Adael.

Les bornes Wi-Fi accessibles gratuitement sont plus nombreuses qu'on ne le croit. En effet, il est toujours possible de se connecter à Internet via le Wi-Fi d'un voisin qui ne l'aurait pas verrouillé. Il y aurait plusieurs milliers de cas de ce genre à Paris. Mais les débits sont aléatoires et il n'y a aucune assurance de sécurité des échanges.

Les "box" équipées de Wi-Fi de certains fournisseurs d'accès à Internet sont disponibles gratuitement à l'ensemble des abonnés de cet opérateur. Ainsi les abonnés à l'offre "Unik" d'Orange peuvent utiliser un téléphone équipé d'une liaison Wi-Fi en se connectant à n'importe quelle Livebox, à condition d'en avoir les codes d'accès.

Mais c'est Neuf Telecom qui a fait du Wi-Fi gratuit une véritable stratégie. Ses clients peuvent enfin avoir accès gratuitement et automatiquement aux quelque 100 000 box équipées du Wi-Fi de l'opérateur. Ils peuvent aussi se connecter aux hot spots gérés par la société, dont une soixantaine située dans les gares, ou à la centaine de bornes installées sur les toits de Paris de sa filiale Ozone. L'accord passé avec FON, une société espagnole, permet d'accéder aux 200 000 connexions Wi-Fi gérées par cette entreprise à travers le monde. Ces hot spots permettent aussi aux abonnés de l'opérateur de téléphoner à un tarif préférentiel avec un téléphone mobile équipé d'une liaison Wi-Fi.

Si toutes ces initiatives contribuent à populariser le Wi-Fi gratuit, l'installation en France d'un réseau serré de bornes ne devrait pas se faire dans un proche avenir. Trop cher.